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Running: elle court, elle court, la tendance!

Il y’a encore quelques années, on trainait des pieds pour nous rendre en cours d’EPS (Education Physique et Sportive pour celles pour qui le lycée est un souvenir lointain), affublée d’un jogging en molleton difforme et d’un tee-shirt trois fois trop grand pour cacher nos formes.
Et maintenant, nous voilà heureuses de nous lever le dimanche matin pour aller, non pas bruncher avec nos meilleures copines, mais courir avec elles.
Avouons qu’en lisant la phrase ci-dessus, on peut se demander si finalement on ne devrait pas consulter un psy.
Mais d’où sors cette nouvelle passion pour les courbatures?

Le running, c’est fashion!

On dit toujours que la préparation est l’étape la plus importante. Les filles d’aujourd’hui l’ont bien compris, et c’est dans les magasins de sport qu’elles débutent leurs réjouissances.
La tenue de running – on ne dit plus « footing » comme c’était le cas dans les années 90 – se compose bien évidemment d’une paire de baskets. Loin de prendre la moins chère, la runneuse recherche des baskets à la fois confortables, adaptée à ce sport, mais aussi esthétiques. Des lacets jaunes fluo ou une toile à l’imprimé galactique, permettent de vendre ces nouveaux modèles comme des petits pains.

Car la basket s’invite désormais en ville et se porte même avec un sac de créateur. Fashion faux pas? Que nenni, en remettant ce bon vieux footing au goût du jour, les françaises ont choisi d’ériger la basket en accessoire de mode ultra pointu.

Pour le reste de la tenue, inutile de choisir un jogging, elles se dirigeront plutôt vers un legging flashy, et un top conçu par des experts plus proches du laboratoire technologique que de la fashion week.
Car oui, elles veulent être sexy, mais sans se départir de la course à la performance.

La course à la performance

Je ne reviendrais pas sur les appli sport, ni sur les risques du appli Quantified self, puisque vous pouvez retrouver mes articles en cliquant sur ces liens.
Mais il est clair que cette tendance a boosté la côte du running.
Les chiffres rapportent que 5.9 millions de français s’adonnent à la pratique de ce sport, dont un tiers seraient des femmes.

No pain, no gain!

Cet adage utilisé par les américaines semble parler à la génération des filles d’aujourd’hui. Il signifie littéralement, « Pas de douleur, pas de victoire! ». En gros, si l’on ne souffre pas, si l’on ne transpire pas et si l’on n’a pas envie de tout arrêter immédiatement, c’est qu’on ne donne pas le meilleur de soi, et qu’on ne risque pas de voir s’envoler ses trois petits kilos en trop.

Pourtant, dans notre pays où, il y’a encore une décennie, on préférait mourir que de porter des baskets, et où l’on se jetait allégrement sur les crèmes amincissantes et les régimes à base de poudre au gout chocolat; se mettre à la course à pied est un drôle de renversement de situation.

Car tandis qu’outre-Atlantique, de véritables gourou du sport sont adulées par des filles lambda, ici, une fille sportive ressemblait plutôt à une version has been de Véronique et Davina.
Véronique et Davina

Mais la folie du running ne serait-elle pas tout simplement la suite logique de la tendance Zen apparue à l’aube de l’an 2000? Se sentir bien dans son corps et dans sa tête, tel était le but absolu à l’époque. Voilà comment le yoga (un sport, déjà!) s’était introduit dans nos habitudes de langages (« Un resto ce soir? Pas possible: j’ai yoga! »).
Or, on sait tous que la pratique d’une activité physique régulière libère des endorphines, lutte contre stress, et améliore le bien-être.

Pourquoi le running?

Contrairement aux sports se pratiquant en salle, le running ne demande pas d’inscription ou de licence payante. On peut le pratiquer n’importe où, n’importe quand, et à n’importe quelle heure. Il ne demande aucun équipement particulier, ni aucune notion spécifique ou complexe: Il suffit d’avoir deux jambes.

De plus ce sport peut se pratiquer seul ou en groupe, selon ses préférences, à l’inverse de la plupart des activités sportives nécessitant soit de rester solitaire, soit d’accepter de jouer en collectif.

Et au final, le jeu – puisque c’en est un! – reste très social, puisqu’on finit toujours par comparer ses résultats et performances les uns aux autres. On peut ainsi se trouver des amis avec qui on partage le goût de la compétition, voire trouver l’amour. Car certains détournent le fonctionnement de ces applications pour se trouver un compagnon.
Reste à se poser la question « Souhaitez-vous de nouveau courir ensembles ou séparément? ».

La mode Healthy

Plus qu’un simple sport, ou une mode, le running s’est également inscrit dans un mode de vie global, s’apparentant plus au lifestyle. On a ainsi vu fleurir sur les réseaux sociaux le hashtag #healthy qui signifie « sain ».

Sur des comptes Twitter ou Instagram, des filles aux noms New Wave tels que « Gypset Goddess » enchainent les pauses de Yoga en quelques secondes, tandis que d’autres se lancent des défis pour réaliser la recette de Detox Water (de l’eau mélangée avec des fruits, contenue dans un bocal « Le Parfait ») la plus photogénique.
L’icône de ces accros à un mode de vie sain s’appelle Gwyneth Paltrow, et elle est plus connue aujourd’hui pour les astuces santé qu’elle distille sur son blog Goop que pour ses rôles d’actrice.

Courir est donc devenu pour certaines personnes un vrai mode de vie, l’un des mécanismes nécessaires à faire fonctionner la machine ultra millimétrée qu’est leur corps.

La nuit nous appartient

En marge de tout cela, des courses sont organisées dans de nombreuses villes de France pour créer du lien entre les runneuses.

Bien entendu, cette mode de la course à pied n’a pas échappé aux marques et aux magazines de mode. On a ainsi vu des logos issus de la presse féminine ou des marques de produits de beauté américains, côtoyer les géants du sport en France.
La célèbre marque à la virgule arrive en tête du classement, pour avoir énormément contribuer à installer la mode du running en France.

Comment? En envoyant des tenues de sport, qui feraient pâlir toute fashionista qui se respecte, aux blogueuses mode françaises et internationales les plus influentes, comme The Blonde Salad.

The Blonde salad Nike

Puis, en créant pour celles-ci des entrainements personnalisés, en s’appuyant sur l’appli Nike dédiée. Quelques mois avant la course, il était même possible de gagner le droit de courir aux côtés de sa blogueuse mode préférée en participant à un concours, et de remporter sa propre tenue complète de sport.
Même le nom de la course proposée par Nike dans plusieurs capitales européennes envoyait du rêve: We Own the Night: La nuit nous appartient.

we own the night nike

Car les entrainements, rassemblant des centaines de filles, se déroulaient à la nuit tombée.
Une procession, un rassemblant tenant presque du mystique, où cette tribu compressée de filles en tee-shirts sérigraphies semblait galvanisée par la foule. Mais We Own the Night est surtout une expérience unique à vivre, permettant de se lâcher, et de donner réellement le meilleur de soi-même, ce qui est certainement la plus belle des récompenses.
Color run
Autre courses, autres règles, la Color Run est une course à pied où le but n’est pas de parvenir premier, mais de finir en étant la personne la plus… Colorée! Durant toutes la courses, les participants utilisent des poudres de couleurs qu’ils se lancent les uns sur les autres. Loin de We own the night, la Color Run se rapproche plus du « Holi », la fête du printemps en Inde, où on jette au vent des poudres colorées pour célébrer la nouvelle saison.

La Flash run

Flash run

Elle rassemble des clubbers-sportifs. On oublie ses écouteurs: ici, des DJ passent le son au rythme des coureurs. Ceux-ci revêtent des vêtements et accessoires phosphorescents qui semblent tout droit sortis d’une boite de nuit londonienne.

Quoi qu’il en soit, on reste sur les mêmes codes. Et si le running était une religion? Accomplissement, dévotion, dépassement de soi, grands rassemblements… Tous les ingrédients semblent réunis. Mais c’est surtout parce que ce sport est amusant, et accessible, mais aussi parce que les résultats sont rapidement visibles, tant sur le plan physique que psychique, que l’engouement pour le running est tel aujourd’hui.

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