Quantified Self

Quantified self : tous accros aux applis et gadgets bien-être

Applications mobiles, bracelets connectés et autres gadgets… Nous sommes de plus en plus nombreux à craquer pour ces outils d’automesure, que ce soit pour le sport ou pour d’autres domaines liés au bien-être et à la santé. Un phénomène récent, nommé « quantified self », ou quantification de soi, qui prend de plus en plus d’ampleur en France… et qui inquiète !

Quantified self : qu’est-ce que c’est ?

Le quantified self a été fondé par Gary Wolf et Kevin Kelly, journalistes américains du magazine Wired. Il consiste à capturer des données sur ses activités et son propre corps (calories brûlées, distance parcourue, fréquence cardiaque, nombre de pas, ou autres) pour ensuite les analyser et les partager. L’objectif étant de mieux se connaître soi ainsi que son état de santé, et d’avoir une vie plus saine.

Ce phénomène – dont les médias parlent déjà depuis quelques années – est le reflet d’un véritable besoin de mieux-être et aussi, il faut l’admettre, d’un certain culte du corps. Si bien que l’on trouve aujourd’hui des applis et des gadgets pour mesurer à peu près tout ! En effet, outre les applis de sport, on trouve aussi des outils qui calculent nos cycles de sommeil, qui analysent notre alimentation, qui compte le nombre de cigarettes fumées dans la journée… et j’en passe. Le tout relié à nos smartphones et tablettes, et souvent partagés à nos amis par le biais de réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook.

Saviez-vous qu’une société française a même créé une fourchette connectée, nommée Hapifork, qui peut mesurer la durée de vos repas et le nombre d’aller et retour entre votre assiette et votre bouche ?

Et ce nous n’en sommes que début du quantified self, et de la santé collectée… Selon une étude de 2013 de Research2guidance, le marché de la santé mobile devrait compter pas moins de 1,7 milliards d’utilisateurs d’ici 2017.

Les risques et limites du quantified self

Certes, le quantified self peut être bénéfique à quiconque souhaite améliorer ses performances ou sa santé et atteindre certains objectifs. Et le partage des données avec ses amis, ou les membres d’une communauté, est d’autant plus motivant. Mais cette pratique peut également devenir une véritable obsession pour certains, voire créer des complexes !

Les utilisateurs des applications d’outils de «self-tracking » sont plus d’un tiers à partager leurs données. Nous avons tous des besoins et des objectifs différents, et c’est le fait de partager et de comparer ses données, personnelles voire intimes, avec celles d’autres utilisateurs qui posent le plus problèmes selon moi.

L’utilisation de ces applis doit donc rester ludique avant tout. Et pour ceux qui recherchent un vrai suivi médical, elles ne peuvent en aucun cas remplacer un professionnel de la santé ou un coach, qui sauront vous conseiller sur vos pratiques en prenant en compte vos spécificités. Les outils de self-tracking peuvent néanmoins servir de support pour ce suivi. En gardant toujours en tête que les données que nous collectons avec ces outils ne sont pas toujours fiables.

L’autre inquiétude liée à ce partage des données – que bon nombre de médias ont souligné ces derniers temps – est le risque de piratage ou d’exploitation des données à des fins commerciales par les annonceurs. Certains assureurs ont déjà bien pris conscience du phénomène. Axa, propose par exemple des avantages à ses clients s’ils acceptent en échangent de partager leurs données concernant leur activité physique…

Quelques conseils de la CNIL pour protéger sa vie privée

Pourquoi tout ce speech alors que la semaine dernière je vous parlais de mes applis sport préférées ? Loin de moi l’idée de dénigrer ces applis, c’est simplement l’utilisation que certains peuvent en faire qui me dérange.

La CNIL a d’ailleurs publié quelques conseils pour les utilisateurs d’outils de quantified self que je vous résume ici :
• Utiliser si possible un pseudonyme pour partager ses données,
• Ne pas automatiser le partage des données sur d’autres services, et notamment sur les réseaux sociaux,
• Publier les données auprès de son cercle de confiance et non en public,
• Bien penser à effacer les données lorsque l’on utilise plus l’application. Nous sommes très nombreux à utiliser quelques temps une appli pour finalement l’abandonner, combien de nous pense à tout effacer ?

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