Tribal fusion : un dérivé de la danse orientale aux influences multiples

Derrière le nom intriguant « tribal fusion » se cache un style de danse encore assez peu connu en France. Et pourtant de plus en plus de françaises, et quelques rares français, l’adoptent. On prend les bases de la danse orientale, on y rajoute des danses traditionnelles, comme la danse indienne ou le flamenco, et des danses modernes, comme le hip hop, et on obtient ce style de danse si particulier, sensuel, et fascinant. Il existe aujourd’hui beaucoup de styles de tribal fusion assez différents les uns des autres, des plus traditionnels aux plus modernes, des fusions gothiques, dubstep, ou encore burlesques…
Pour mieux cerner ce style de danse et, pourquoi pas vous donner envie d’essayer à votre tour, voici en quelques mots et en vidéo comment ce style a évolué au fil du temps !

La naissance du style tribal, et de l’ATS, danse tribale américaine

Pour comprendre ce qu’est le tribal fusion, il faut d’abord commencer par connaître un peu l’histoire de l’ATS, dite danse tribale américaine. Le style tribal est né aux Etats-Unis dans les années 50 et a été créé par la danseuse orientale Suhaila Salimpour. Après avoir travaillé sur les origines de la danse orientale, elle décide de se pencher sur ses racines tziganes et de créer sa compagnie, Bal-Anat. Habillées en costumes traditionnels, les danseuses reprennent les codes et les traditions de ces danses et les fusionnent. Le résultat : un joli mélange des cultures avec des mouvements issus de différentes danses folkloriques tziganes et orientales, et des costumes faits de différents éléments traditionnels (la vidéo ci-dessous donne une bonne idée de ce à quoi ils peuvent ressembler).
C’est ensuite Carolena Nericcio qui a codifié cette danse et créé le style ATS, une danse d’improvisation collective synchronisée. Elle devient la seule danse basée sur le principe du « leads and follow » et des « cues » : chaque danseur est tantôt le meneur tantôt le suiveur. C’est donc une danse de groupe, de tribu, avant tout où toute la puissance réside justement dans la synergie de groupe !

Carolena a créé sa compagnie d’ATS, les Fat Chance Belly Dance, qui se produit encore aujourd’hui sur scène :

Les différents styles de tribal fusion en vidéo

Contrairement à la danse tribale américaine, le tribal fusion, dit ATF, est chorégraphié et peut se danser en solo. Et il est d’ailleurs justement né d’une volonté des danseuses tribales de s’exprimer personnellement, avec leurs propres influences jazz, contemporain, hip hop, voire électro ou même dubstep. Il existe même un style de tribal fusion gothique ! Il y en a donc pour tous les goûts et on peut facilement trouver une danseuse à laquelle s’identifier si son univers nous parle.

Rachel Brice est l’une des plus connues, et à mes yeux l’une des plus fascinantes. La fluidité déconcertante de ses mouvements et ses ondulations font qu’on la compare souvent à un serpent, à vous d’en juger :

Son petit secret pour autant de souplesse ? Le yoga, et c’est d’ailleurs un sport pratiqué par beaucoup de danseuses tribales. De nombreuses profs commencent leurs cours par quelques exercices de yoga en guise d’échauffement.

 

Dans un autre style, on trouve aussi de très jolies fusion avec de la danse classique et hip hop. En voici un petit exemple avec Blandine Garin, une danseuse caennaise nommée BellyDancer Of the World 2013 pour ce solo tribal fusion :

 

 

Anasma est une française connue au niveau International notamment pour avoir créé son propre style de fusion, le « Liquid fusion ». Il désigne un mélange entre danse hip hop et oriental, dans lequel elle emprunte beaucoup aux styles popping (danse qui joue sur la contraction et la décontraction des muscles en rythme), et waving (ondulation) :

Beaucoup de ses créations sont assez théâtralisées et mélangent plusieurs styles de danses assez différents comme la salsa, l’orientale et le hip hop, et la recette est plutôt réussie :

Le tribal fusion, c’est pour qui ?

Tous les exemples ci-dessus le montrent bien : le tribal fusion est la danse idéale pour celles qui aiment s’ouvrir à des styles différents. C’est l’occasion de toucher un peu à tout et de rechercher constamment de nouveaux styles et inspirations.
Cependant, que l’on se rassure, pour se lancer il n’y a pas forcément besoin d’avoir testé plein de danses. Une base en danse orientale sera bien sûr utile mais n’est pas obligatoire.

On remarque aussi que les danseuses tribales ont une posture et une attitude particulière, assez sûres d’elle et fortes et donc à la fois intimidantes et sensuelles. Pourtant parmi elles, on trouve de vraies timides en dehors de la scène. C’est donc aussi un bon moyen de vaincre la timidité et le manque de confiance en soi. L’ATF est une danse où on s’affirme et on partage son univers, aussi bien dans le style de danse que dans les costumes que l’on confectionne généralement soi-même. Eh oui, beaucoup de danseuses se mettent à la couture pour pouvoir fièrement porter leur création personnelle sur scène !

C’est une des rares danses où l’on peut se faire plaisir et danser sur à peu près tout, tout le secret est de se faire plaisir ! Et on prend d’autant plus de plaisir quand on peut créer quelque chose sur une musique que l’on affectionne particulièrement. Voici la preuve une dernière fois qu’elle peut s’adapter à tous les styles musicaux avec cette création de la compagnie caennaise The Smoky Eyes sur une reprise de Nirvana, Smells like teen spirit :

Et cerise sur le gâteau : c’est bon pour le corps ! Alors que la danse orientale est un peu plus relâchée, la danse tribale est une danse très musculaire. Les postures sont différentes de celles de l’orientale mais subliment également le corps et de nombreux mouvements et associations demandent la contraction des muscles. On est donc constamment gainé et on doit beaucoup contracter les fesses et les abdos. De quoi tonifier son corps et affiner sa silhouette sans vraiment s’en rendre compte ! En apprenant à se grandir et à se tenir plus droite, on prend aussi de meilleures habitudes de postures que l’on réutilise inconsciemment au quotidien.

On peut aujourd’hui trouver des cours de tribal fusion un peu partout en France. Faire un premier stage d’initiation peut également être un bon moyen de tester avant de se lancer ! Ils sont généralement très formateurs et permettent de rencontrer des professionnelles internationales qui ne demandent qu’à faire découvrir leur univers.